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Publié le 13 janvier 2023
De nombreux immeubles d'habitation anciens sont dotés d'une installation électrique qui n'est plus aux normes. Dans la plupart de ces immeubles, la mise à la terre est elle-même absente de l'installation. Une mise en sécurité s'impose.
La présence d'une prise de terre fait partie des points essentiels de mise en sécurité de l'installation électrique. C'est une condition nécessaire pour que s'évacuent les courants de défaut et pour que les utilisateurs d'équipements soient hors de danger.
La sécurité des personnes contre les chocs électriques repose sur l'association d'une protection principale contre les contacts directs et d'une protection complémentaire contre les contacts indirects en cas de défaut.
Cette protection complémentaire est elle-même assurée par l'association d'une installation de mise à la terre et d'une protection par coupure automatique de l'alimentation. C'est le rôle de la protection différentielle, dans le cas notamment d'une installation électrique alimentée par le réseau de distribution publique basse tension.
L'équipotentialité des parties métalliques entre elles et le fait de les relier à la terre permet de protéger les personnes contre les chocs électriques.
La résistance de la prise de terre dépend de la forme et des dimensions de la prise de terre mais aussi de la nature du terrain. Il faut savoir que le gel et la sécheresse peuvent influencer jusqu'à plus de 2 m de profondeur la valeur de la résistance ! Dans un immeuble collectif, le lieu idéal demeure le sous-sol.
Il existe deux méthodes principales pour réaliser une prise de terre :
Il s'agit de la solution la plus couramment utilisée en rénovation. La prise de terre est réalisée avec un ou plusieurs piquets plantés verticalement au-dessous du niveau permanent d'humidité à une profondeur d’au moins 2 m. Les piquets peuvent être constitués :
Lorsque plusieurs piquets verticaux sont utilisés afin d'abaisser la valeur de la prise de terre, la distance séparant deux piquets doit être au moins égale à deux fois la profondeur de chaque piquet.
Cette méthode couramment utilisée pour les constructions neuves l'est beaucoup moins dans l'existant face à l'impossibilité de réaliser des fouilles, sauf à l'occasion par exemple de l'extension d'une partie du bâtiment.
Les conducteurs enfouis en fond de fouille horizontalement sont d'une section minimale de 25 mm² (cuivre nu) ou de 95 mm² (acier galvanisé).
Ils peuvent être disposés de deux façons :
L'installation de la prise de terre doit être validée par la mesure de la résistance de terre. Cette résistance devra être conforme au calibre de la protection différentielle. Au besoin, l'installation devra être remaniée pour atteindre la valeur attendue.
Après installation, il est nécessaire de mesurer la valeur de la prise de terre. L'opérateur doit pour cela réaliser des mesures de faible ou de très faible valeur sans être perturbé par la présence dans le sol de nombreux courants telluriques. Cela explique notamment pourquoi la mesure avec un contrôleur universel n'est pas valable.
La mesure de terre avec deux piquets constitue la mesure de terre de référence. Cette mesure est référencée dans toutes les normes de contrôle d’une installation électrique et permet d'obtenir une mesure précise de la résistance de terre. Le principe de mesure consiste à faire circuler à l’aide d’un générateur approprié G, un courant alternatif (i) constant à travers la prise auxiliaire H dite "prise d’injection courant", le retour se réalisant par la prise de terre E.
On mesure la tension V entre les prises E et le point du sol où le potentiel est nul, au moyen d’une autre prise auxiliaire S dite "prise de potentiel 0 V". Le quotient entre la tension ainsi mesurée et le courant constant injecté (i) donne la résistance recherchée.
Il existe cependant d'autres méthodes de mesure auxquelles correspondent des protocoles et des appareils bien spécifiques.
© Chauvin Arnoux
La méthode des deux piquets permet d'effectuer une mesure fiable de la résistance de la prise de terre.
Entre la prise de terre réalisée dans le sol et les équipements de l'installation électrique privative pour lesquels il est nécessaire de réaliser la protection, interviennent de nombreux composants qui ont tous pour rôle d'assurer la continuité de la liaison.
Appelé aussi canalisation principale de terre, le conducteur de terre relie la prise de terre à la borne principale de terre ou barrette de mesure. La section du conducteur de terre doit être au moins égale à :
À la borne principale de terre sont reliés les conducteurs de protection, les conducteurs de terre et les conducteurs de liaison équipotentielle principale. Le serrage de chacun de ces conducteurs doit être effectué indépendamment. Une seule vis par conducteur doit être utilisée.
Elle permet de déconnecter la prise de terre de l'ensemble de l'installation, afin d'effectuer la mesure de résistance. Cette barrette doit évidemment être accessible et ne doit être démontable qu'à l'aide d'un outil. Elle peut être confondue avec la borne principale de terre.
Il relie la masse d'un matériel à la terre. Lorsqu'un conducteur de protection est commun à plusieurs circuits empruntant le même parcours, la section du conducteur de protection doit être dimensionnée en fonction de la plus grande section des conducteurs de phase.
Elle a pour objectif d'éviter l’apparition d’une différence de potentiel entre les divers éléments conducteurs dans le bâtiment. A ce titre, elle relie à la borne principale de terre tous les éléments conducteurs du bâtiment :
Les éléments suivants ne doivent pas être reliés à la liaison équipotentielle principale :
La section minimale doit être au moins égale à la moitié de la grande section des conducteurs de protection de l'installation dans une plage de section de 6 à 25 mm² en cuivre et de 10 à 35 mm² en aluminium. Ces conducteurs sont de couleurs verte et jaune.
En immeuble collectif, la liaison équipotentielle principale permet de mettre l'ensemble des conduits métalliques au même potentiel.
Chaque salle d'eau doit obligatoirement présenter une liaison équipotentielle locale. Cela consiste à relier entre eux les éléments suivants :
Il est interdit de relier l’enveloppe métallique des appareils de chauffage de classe II à la liaison équipotentielle.
Il est strictement interdit d'utiliser des canalisations de distribution d'eau et les canalisations métalliques enterrées comme prise de terre ! De la même façon, il est interdit d'utiliser des colonnes montantes d'eau métalliques comme conducteur principal de protection (colonne de terre).
Dans ces deux cas, la continuité électrique de telles canalisations n'est pas toujours assurée, notamment lors d'une intervention sur l'installation. Attention par ailleurs à ne pas confondre le raccordement de ces canalisations avec la liaison équipotentielle principale ou locale.
Une conduite métallique peut comporter, entre autres, des tronçons isolants. Cela explique notamment pourquoi elle ne peut être considérée comme conducteur de terre.
Dans l'attente de pouvoir utiliser une installation de prise de terre opérationnelle, que doit-on faire ? Il existe face à cette situation des mesures compensatoires temporaires.
Une mesure compensatoire permet de limiter un risque de choc électrique lorsque les règles fondamentales de sécurité ne peuvent s'appliquer pleinement pour des raisons économiques, techniques ou administratives.
Ainsi, dans l'attente de la réalisation d'une prise de terre, les mesures compensatoires suivantes sont admises :
L'installation de chaque logement concerné doit être protégée à son origine par un dispositif de protection différentielle de sensibilité au plus égale à 30 mA. S'il s'agit d'interrupteurs différentiels, il est recommandé que leur nombre et leurs courants assignés soient ceux du tableau ci-contre.
Il est impératif que tous les socles de prises de courant en cuisine soient équipés d'une broche de terre (ici, une prise à puits rétractable).
L'Officiel de l'Electricité - Installations électriques bâtiments d'habitation existants
Nouvel ouvrage de référence de 276 pages, ses chapitres 3 et 4 traitant des exigences minimales de sécurité électrique, constituent le référentiel du Consuel dans le cadre de la délivrance des attestations de mise en sécurité dans les bâtiments d'habitation existants, lesquelles tiennent lieu de rapport de diagnostic réglementaire.
Les thèmes phares abordés :
• le diagnostic électrique obligatoire (DEO)
• les responsabilités des propriétaires et des locataires
• les exigences minimales pour les parties privatives
• les exigences minimales pour les parties communes des immeubles
• les infrastructures de recharge des véhicules électriques (IRVE)
• les réseaux de communication résidentiels
• les compteurs communicants
• les règles d’accessibilité aux personnes handicapées
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Fédération Nationale des
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