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Publié le 13 octobre 2017
Préalablement à sa mise sous tension, toute installation électrique d’un bâtiment d’habitation neuf fait l’objet d’une attestation de conformité visée par le Consuel (Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité). Avant d’établir ce visa, le Consuel procède ou non à des visites sur site. Avant cette visite, il est recommandé que l’installateur électricien effectue l’autocontrôle de l’installation électrique qu’il a réalisée, une fois celle-ci achevée. Explications.
La partie 6-61 « Vérifications et mises en service » de la norme NF C 15-100 « Installations électriques à basse tension » prévoit que « toute installation électrique doit pendant la mise en œuvre ou lorsqu'elle est terminée et avant sa mise à la disposition de l'usager, être vérifiée ». Cette vérification comporte des inspections visuelles, des essais et des mesures.
L'ensemble de l'installation étant hors tension, l'inspection visuelle a pour but de vérifier que le matériel électrique relié en permanence :
L'inspection porte principalement sur :
Les matériels d'utilisation étant déconnectés, la résistance d'isolement est mesurée entre chaque conducteur actif et la terre avec un ohmmètre à courant continu, sous 500 V au minimum (lors de cette mesure, les conducteurs de phase et le conducteur neutre peuvent être reliés ensemble).
La résistance d'isolement doit être au moins égale à la valeur spécifiée dans le tableau ci-dessous, l'essai étant effectué sous la tension indiquée.
Tension nominale du circuit (V) | Tension d'essai en courant continu (V) | Résistance d'isolement (Mῼ) |
---|---|---|
TBTS et TBTP | 250 | ≥ 0,25 |
Inférieur ou égale à 500 V, à l'exception des cas ci-dessus | 500 | ≥ 0,5 |
Supérieure à 500 V | 1000 | ≥ 1,0 |
La résistance d'isolement est généralement mesurée à l'origine d'une installation. Si la valeur obtenue est inférieure à celle spécifiée dans le tableau ci-dessus, l'installation peut être divisée en plusieurs groupes de circuits : la résistance d'isolement de chaque groupe est alors mesurée.
Remarque : La résistance d'isolement des câbles chauffants noyés dans les parois des bâtiments doit être au moins égale à 250 000 ohms.
Il est recommandé que l'essai soit effectué en courant continu ou alternatif, avec une source d'une tension à vide de 4 à 24 V, et avec un courant d'au moins 0,2 A. La continuité sera considérée comme satisfaisante si la résistance mesurée entre toute masse et le point le plus proche de la liaison équipotentielle principale (LEP) ne dépasse pas 2 ohms pour une installation en 230/400 V.
Cet essai dépend du type de schéma des liaisons à la terre (TN, TT ou IT). Les installations des locaux à usage d'habitation sont généralement alimentées par un réseau public de distribution à basse tension selon le schéma TT. Dans certains cas (par exemple un logement de fonction dans un établissement recevant du public), ces installations peuvent être alimentées par un poste de transformation privé selon un schéma qui peut alors être TT, TN ou IT.
Mis à part la continuité des conducteurs de protection, la vérification comporte la mesure de la résistance de la prise de terre et l'essai des dispositifs à courant différentiel-résiduel.
Résistance de la prise de terre des masses
La mesure peut être effectuée directement avec un ohmmètre de terre et deux piquets auxiliaires.
Toutefois, en milieu urbain, cette méthode est parfois difficile à mettre en œuvre (manque de place, sols bétonnés...). La mesure de l'impédance de la boucle de défaut phase/terre donne alors une valeur par excès de la résistance de la prise de terre.
Dans les deux cas, la mesure doit être effectuée à l'aide d'un appareil spécifique : un multimètre universel ne convient pas.
Barrette ouverte ou fermée ?
En immeuble collectif d'habitation, la mesure de la résistance de la prise de terre est souvent effectuée barrette fermée afin de ne pas mettre en danger les autres occupants de l'immeuble. Lorsque cela est possible, il peut être utile de mesurer la résistance de la prise de terre "barrette ouverte" et "barrette fermée" afin de savoir si la valeur "barrette fermée" est due à la prise de terre spécialement établie ou à des prises de terre de fait qui risqueraient d'être supprimées sans préavis (par exemple via le réseau de distribution d'eau ou de gaz).
Test des dispositifs à courant différentiel-résiduel (DDR)
Une résistance variable est connectée soit entre un conducteur actif en aval du DDR à tester et les masses, soit entre un conducteur actif en amont et un autre conducteur actif en aval du DDR à tester. Dans les deux cas, le courant est progressivement augmenté en réduisant la valeur de cette résistance jusqu'au déclenchement du DDR en test.
La sensibilité mesurée doit être en adéquation avec la valeur de la résistance de prise de terre obtenue précédemment selon la relation I∆n ≤ 50/RA.
I∆n | RA (en ohms) |
---|---|
3A (1) | 17 |
1A (1) | 50 |
500 mA | 100 |
300 mA | 167 |
100 mA | 500 |
Il faut s'assurer que le courant minimal de défaut franc (entre un conducteur de phase et le conducteur de protection) est au moins égal à celui qui provoque le fonctionnement du dispositif de protection (disjoncteur ou fusible) dans le temps prescrit.
Dans ce but, l'essai comprend : la mesure de l'impédance de la boucle de défaut (comprenant la source, le conducteur actif jusqu'au point de défaut et le conducteur de protection entre le point de défaut et la source) et la vérification des caractéristiques de déclenchement du dispositif de coupure associé :
Lorsque ce dispositif est différentiel (cas notamment d'un disjoncteur de branchement 500 mA), il suffit de satisfaire la condition : U0/Zs ≥ I∆n.
Le courant de défaut franc doit être au moins égal à la sensibilité du dispositif différentiel (U0 étant la tension phase-neutre nominale de l'installation). En pratique, cette relation est presque toujours vérifiée, car en schéma TN, le courant de défaut franc phase - masse est en fait un courant de court-circuit.
Dans le cas d'une protection par disjoncteur non différentiel, il faut : U0/Zs ≥ Im.
Le courant de défaut franc doit être au moins égal au courant assurant le fonctionnement instantané du disjoncteur.
Dans le cas d'une protection par fusibles, il faut : U0/Zs ≥ If
Le courant de défaut franc doit être au moins égal au courant assurant la fusion du fusible en 0,4 s (pour une tension phase neutre égale à 230 V).
Ce schéma autorise un premier défaut qu'il faut mesurer ou calculer. En présence d'un deuxième défaut, on se retrouve dans des conditions analogues soit au schéma TN, soit au schéma TT.
Suivant le cas, les vérifications seront menées conformément aux points A- ou B- ci-dessus.
Les opérations d'entretien et de vérification des installations ne doivent être confiées qu'à des intervenants qualifiés pour les effectuer. En particulier, les opérations de remplacement d'un matériel électrique ne doivent être effectuées qu'après sectionnement du circuit d'alimentation correspondant.
Pour les conditions de sécurité dans lesquelles toutes ces opérations doivent être effectuées, il convient de se référer à la norme NF C 18-510 « Opérations sur les ouvrages et installations électriques et dans un environnement électrique - Prévention du risque électrique » éditée par l’AFNOR.
Les dispositions des articles D. 342-18 à -21 du Code de l’Energie, du décret n° 72-1120 du 14 décembre 1972 modifié par le décret n° 2001-222 du 6 mars 2001 et par le décret n° 2010-301 du 22 mars 2010, relatives au contrôle et à l’attestation de conformité des installations électriques intérieures aux prescriptions de sécurité imposées par les règlements en vigueur, sont applicables :
L’arrêté du 3 août 2016 portant règlementation des installations électriques des bâtiments d’habitation, publié au Journal Officiel du 7 août 2016, fixe les objectifs auxquels les installations électriques des bâtiments d’habitation neufs doivent répondre en matière de sécurité et de bon fonctionnement.
Cet arrêté du 3 août 2016 a abrogé l’arrêté du 22 octobre 1969 portant réglementation des installations électriques des bâtiments d’habitation. Il indique que le respect du Titre 10 de l’amendement A5 de la norme NF C 15-100, paru le 27 juin 2015, vaut présomption de conformité aux objectifs fixés par l’arrêté.
Pour rappel : la norme NF C 15-100 est la seule norme connue et reconnue pour garantir le respect des objectifs de l’arrêté du 3 août 2016.
Le titre 10 de la NF C 15-100 comporte en annexe informative une fiche d’autocontrôle des installations électriques des maisons individuelles neuves ou des appartements neufs. Elle vise à aider l’installateur à préparer au mieux le contrôle du Consuel et à limiter le nombre de non-conformités.
Pour faire vérifier votre installation électrique, contactez un professionnel parmi les partenaires de l'association Promotelec.
Fédération Nationale des
Professionnels Indépendants de
l’électricité et de l’électronique
Fédération Française des
entreprises de génie
électrique et énergétique
Fédération
interprofessionnelle
du diagnostic immobilier
Syndicat des Entreprises de Génie électrique et Climatique
Union nationale artisanale équipement électrique et électrodomotique
Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment